Le nombre de faillites explose, pulvérisant mois après mois les records historiques. Le nombre d’entreprises fermant leurs portes est désormais supérieur au nombre de sociétés créées. La dernière illusion statistique à laquelle se raccrochaient les rares optimistes (ou inconscients) vient de disparaître.

Face à cela, le pouvoir politique ne reste pas les bras croisés. Il s’agite, pointe un doigt vengeur vers des accusés tout désignés : chômeurs pour les uns, riches pour les autres. Les uns devront “s’activer” pour trouver un emploi qui n’existe plus, tandis que les autres devront donner l’argent qu’ils n’ont pas.

Derrière ce débat, la réalité est crue. Les PME incapables de soutenir davantage la pression fiscale disparaissent les unes après les autres. 55% des PME à Bruxelles faisant appel au centre pour entreprises en difficulté le sont à cause d’une dette à l’État. 25% des PME à Bruxelles sont dans un risque de faillite à court terme. Autrement dit une entreprise sur quatre à Bruxelles va disparaître dans l’année et 2014 risque d’être encore pire. 

Les subsides tant vantés par le pouvoir politique n’arrivent pas jusqu’à ces entreprises, ou ils arrivent trop tard. Les PME sont les mal aimées de l’État. Trop petites, elles ne peuvent jongler avec les formulaires qui permettent de recevoir dans la poche droite une partie de ce qui leur avait été pris dans la poche gauche.

Se balader un matin au sous-sol de la tour des finances est effrayant. Les commissions d’exonération des lois sociales fonctionnent à plein régime. Des centaines d’indépendants viennent plaider leur cause chaque jour. Ils vont demander à ce que l’on arrête temporairement de les “aider”. Un comble qui n’échappe à personne sauf à ces commissions. 

Si l’État refuse de ne plus les aider contre leur volonté, ce sera la faillite et la descente aux enfers.

L’État les aide de la seule manière qu’il connaisse : à grands coups de botte. Il fait admirablement bien ce pourquoi il a été créé : on n’a jamais distribué autant de coups de botte que ces dernières années. 

Rue Malibran à Bruxelles, un jour de semaine, le matin, vous observez une file à la CSC de près de 50 mètres. Les chômeurs officiels y sont mélangés à tout ce que la Belgique compte d’allocataires sociaux statistiquement camouflés. Le maquillage du chômage est impossible quand la file déborde sur le trottoir. Des images dignes de la grande dépression, les mêmes têtes basses, la même détresse, cette même certitude que les lendemains seront encore pires, cette fois-ci en couleur.

Dans certaines communes Bruxelloises ou hennuyères, le chômage officiel atteint des niveaux stratosphériques. Quasi 30% dans certaines communes comme Molenbeek, plus de 22% à Charleroi. Ça en dit long sur la taille du chômage réel.

Un serrurier confie qu’un bureau d’huissiers fort connu à Bruxelles fait plus de 300 saisies pour l’impôt des personnes physiques chaque semaine. Lui et ses collègues ont des difficultés à suivre le rythme. L’État est en train de défoncer les portes de particuliers massivement, une sorte de baroud d’honneur. 

Ceux qui sont pris dans la tourmente des huissiers, des entreprises en difficulté, du chômage sans avenir ont tous peur d’être pris pour des marginaux, des ratés, des losers. Avec dignité ils tentent de cacher leur sombre réalité. La misère progresse dans le silence de leur honte.

Nous assistons à la fin d’un système et, comme d’habitude, ce seront les dirigeants les derniers prévenus. Pas d’explosions, ni de hurlements, tout glisse silencieusement vers le point mort.

L’erreur de beaucoup fut de croire que l’État belge serait l’une des premières organisations à se réformer face à sa certitude de faillite. En fait l’État sera la toute dernière organisation à se réformer, quand il aura tout détruit et que plus rien ne pourra être taxé. 

Rejoignez le Parti libertarien. Préparons-nous à reconstruire dès maintenant un avenir sur les ruines qu’ils vont nous laisser.