Alors que la ministre de la santé belge, Maggie de Block étudie la possibilité d’une ouverture régulée concernant le cannabis, il est important de rappeler que pour l’instant la situation est assez simple : une circulaire ministérielle accorde une faible priorité de la politique des poursuites lors de la détention de 3 grammes ou de la culture d’un plant de cannabis à son domicile sans troubles de l’ordre public et pour un usage personnel, en d’autres circonstances, cela reste un délit punissable d’emprisonnement. À ce titre, les administrateurs des Cannabis Social Club de Liège et de Namur se sont récemment retrouvés derrière les barreaux.

 

Il va de soi que cette situation est problématique car elle va à l’encontre de la notion de liberté et de la propriété privée. Bien qu’il soit désormais admis que le produit soit moins nocif que le tabac, l’alcool ou d’autres drogues, il n’est pas réellement disponible sur un marché “libre”. Poussés dans la clandestinité, les consommateurs ne peuvent exercer un choix éclairé dans l’acquisition du produit alors qu’il s’agit là de la meilleure façon de réguler le marché.

 

Rappelons qu’il existe de nombreuses variétés différentes de cannabis avec des qualités différentes. À l’instar du vin, où l’on trouve sur le marché des piquettes et des grands crus, le cannabis légalisé sera accessible dans toute un palette de qualités. Aujourd’hui, la prohibition a réduit considérablement la qualité du produit. Il est préférable que le cannabis soit considéré comme un produit de consommation parmi d’autres plutôt qu’un produit stigmatisé aux mains des trafiquants.

 

Par ailleurs, l’exemple du Colorado prouve qu’une libéralisation du secteur ne peut être que bénéfique. Outre ses bienfaits en terme de santé publique, une telle libéralisation est un facteur de croissance économique et de création d’emplois, que cela soit via les cannabis social club, les commerces (Bio), etc. C’est aux gens à trouver la meilleure façon d’interagir entre eux et de savoir comment être profitable les uns aux autres.

 

Rappelons que la prohibition n’a jamais fonctionné : les secteurs interdits ont toujours alimenté les milieux mafieux avec les conséquences que l’on connaît sur la sécurité publique et la santé. Ce toc prohibitionniste doit faire place à la liberté, Lysander Spooner explique dans un de ses ouvrages pourquoi  “les vices ne sont pas des crimes”.
Nous constatons que les jeunes issus de nombreuses formations politiques prônent de différentes façons une régulation du secteur, au grand dam de leurs aînés. Le Parti Libertarien se positionne en faveur d’une pure et simple libéralisation de la production, du transport et du commerce du cannabis.