Toujours plus de dette.

Le Parti Libertarien est particulièrement atterré par le budget 2013 que propose le gouvernement.

Après un mois de travail acharné, l’équipe Di Rupo présente un budget accusant un déficit de 8,3 milliards d’euros. Déficit sur le budget ordinaire auquel il convient d’ajouter les 2,9 milliards nécessaires à la recapitalisation de Dexia.

Au total, c’est donc 11,2 milliards de dépenses que le gouvernement actuel transmet sans scrupules à ses successeurs.

Le gouvernement se dit fier de son travail sous prétexte que nos voisins directs font encore pire que lui. C’est un peu court. Nous aurions pu espérer qu’Elio Di Rupo parvienne à dépasser les arguments d’un enfant de 10 ans qui a manqué son contrôle de mathématique et qui se justifie par l’échec de l’ensemble de la classe.

Avec un effort de 3,7 milliards sur les 14,9 qui étaient nécessaires, le gouvernement obtient lamentablement un 5/20 et échoue à son examen.

Manifestement, nos dirigeants n’ont pas encore compris que la crise actuelle ne porte pas sur les déficits, mais sur les dettes publiques. La question des déficits devait être réglée par les normes de Maastricht édictées il y 20 ans et jamais appliquées. Le temps de la seule réduction des déficits publics est passé depuis longtemps et, s’il veut assurer un avenir à ce pays, le gouvernement doit penser à la réduction de sa dette, en commençant par ne plus s’endetter.

Les contribuables payeront !

Très habilement, le gouvernement tente de faire croire que l’effort budgétaire porte pour un tiers seulement sur des recettes nouvelles. Mais comme toujours, il y a ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas. En réalité, l’augmentation des contributions représente plus de 90 % du total.

Faisons les comptes.

Le gouvernement nous annonce 1,2 milliards de réductions des dépenses. Acceptons de le croire, même si les mesures sont tellement peu détaillées qu’on se demande si quelqu’un les a vraiment étudiées.

D’un autre côté, on nous annonce 1 milliard de hausses des recettes fiscales. Là, au moins, les mesures sont suffisamment détaillées pour être certain qu’elles seront mises en oeuvre.

Viennent enfin pour 1,5 milliards de “mesures diverses”. En fait, celles-ci se partagent entre des écritures comptables (dividendes exceptionnels d’entreprises publiques) et des mesures d’amélioration de la collecte de l’impôt (DLU, lutte contre la fraude). Les premières n’ont aucune valeur économique vu qu’il s’agit juste pour l’Etat de faire passer la liquidité d’une poche (entreprises publiques) dans une autre (gouvernement fédéral). Quant aux secondes, elles correspondent bien à une augmentation de la pression fiscale réelle et doivent donc être ajoutées aux mesures d’augmentation des recettes fiscales. De même pour les licences d’utilisation des fréquences.

En tenant compte des 300 millions de réductions de charges sociales, ça nous fait 1,75 milliards d’impôts nouveaux contre 1,2 milliards de réductions des dépenses. Soit 60% de recettes à charge des contribuables.

Mais, en saine gestion, il convient également de tenir compte des 11 milliards de dépenses non couvertes par le budget 2013 (déficit + Dexia). Les dettes d’aujourd’hui sont les impôts de demain. Et viendra un moment où le contribuable recevra la facture. La réalité de ce budget, c’est donc bien une économie de 1,2 milliards, pour un supplément d’impôts (présents et futurs) de 12,75 milliards.

Seulement 10 % de l’effort porte sur les dépenses.

Arrêtez de culpabiliser les salariés du privé !
Pour ajouter l’insulte à l’absurdité, le gouvernement s’évertue à culpabiliser les salariés et leur impose une rigueur qu’il est incapable de s’appliquer à lui-même.

Toute l’action de l’Etat cherche à entraver les entreprises, à les réglementer et à les taxer toujours plus. On voudrait nous faire croire ensuite que c’est la faute des salariés de ce pays si les entreprises manquent de compétitivité.

Plutôt que de geler les salaires et de manipuler le calcul de l’index, le gouvernement pourrait aisément rétablir la compétitivité – et même l’attractivité – de la Belgique en réduisant l’impôt des sociétés (Isoc). Au niveau national, le handicap salarial représente environ 3 milliards d’Euro. L’Isoc rapporte quant à lui 10 milliards à l’Etat. Qu’on le réduise d’un tiers et le problème de compétitivité sera entièrement réglé.

Mais évidemment une telle mesure nécessiterait une réduction des dépenses de l’Etat, chose apparemment impossible.Les contribuables payeront donc.