Au Parti libertarien, nous avons été comme tout le monde choqués d’apprendre qu’un nouveau drame social se prépare chez Delhaize. Nos pensées vont bien entendu aux travailleurs et à leurs familles qui devront traverser une période difficile lorsqu’ils perdront leur emploi. Nous comprenons leurs difficultés et sommes de tout cœur avec eux.

 

Si le licenciement est vécu aussi tragiquement, c’est parce qu’il est difficile de retrouver un emploi, surtout pour un travailleur peu qualifié. Dans notre social-démocratie, c’est l’existence d’un chômage structurel persistant qui menace les chômeurs d’exclusion, créant ainsi chez les travailleurs un profond sentiment d’insécurité sociale. S’il était aisé de retrouver un emploi lorsqu’on l’a perdu, les travailleurs n’auraient pas l’impression, en étant licencié, d’être condamné à la pauvreté et à l’indignité. En outre, sachant qu’il est difficile de trouver un emploi lorsqu’on perd le sien, les travailleurs se trouvent en position d’infériorité vis-à-vis de leur employeur, ce qui nourrit les frustrations et l’antagonisme.

 

Voici des décennies que le chômage est une priorité politique, et que sont menées de coûteuses politiques d’inspiration socialiste et/ou social-démocrate destinées, selon les conceptions de leurs partisans, à éradiquer le chômage : procédures contraignantes en cas de licenciement collectif, financement massif d’organismes publics se consacrant à la formation ou à la recherche d’emploi, « activation » des chômeurs, plans Rosetta, titres-services, etc. On a lu récemment que les pouvoirs publics ont consacré un budget de 50.000.000 € pour aider 200 travailleurs d’Arcelor-Mittal à retrouver un emploi, soit 250.000 € par personne[1] ! Faut-il être professeur d’économie pour comprendre qu’un système capable de telles absurdités ne peut qu’échouer ?

 

Cet échec est démontré par les chiffres : entre 1990 et 2013, le taux de chômage global a augmenté de 27 %. Chez les travailleurs peu qualifiés, l’augmentation est de 37 %, et chez les moins de 25 ans, de 62 %[2] ! Bravo à ceux qui se prétendent les défenseurs des plus faibles !

 

Ce lamentable résultat était pourtant prévisible. Si l’on veut que les travailleurs travaillent et que les employeurs emploient, il ne faut pas les en dissuader. L’invraisemblable bric-à-brac de réglementations et de charges qui pèse sur le monde du travail, qui est censé protéger les travailleurs contre des patrons supposés inhumains, a l’effet exactement inverse. En rendant l’emploi coûteux et compliqué, on empêche les gens de travailler, spécialement lorsqu’ils sont peu qualifiés. Ce sont les plus faibles, au nom desquels ces règles sont instaurées, qui paient le prix des politiques collectivistes et réglementaires, créatrices de chômage et d’exclusion, et destructrices de richesses et d’activité économique.

 

Ce n’est évidemment pas, comme le propose l’extrême gauche, en désignant les employeurs comme de nuisibles profiteurs et en augmentant la dose de réglementations et de contraintes, que l’on réduira le chômage. Faire plus de la même chose n’est pas une solution. Tout ce que l’on obtiendra si l’on suit ces recettes populistes, c’est d’augmenter les effets nuisibles des politiques actuelles : faire fuir les employeurs, détruire l’activité, générer de la pauvreté et de l’exclusion. Les politiques d’extrême-gauche, que l’on sache, ont déjà été tentées à grande échelle dans le monde, et on en connaît les résultats.

 

Et si plutôt, on essayait la liberté ? La vraie liberté, radicale et belle dans toute sa simplicité ? Le chômage n’est pas une fatalité mais le résultat des interventions massives et intempestives des pouvoirs publics dans un contrat privé. Le contrat de travail, comme tous les contrats, doit se négocier librement entre adultes consentants. Le système de sécurité sociale étatique ne doit plus être obligatoire, il faut rendre aux travailleurs le droit de s’organiser autrement. L’esprit humain, lorsqu’il n’est pas soumis aux contraintes de l’état et de la réglementation, trouve des solutions ingénieuses et adaptées pour répondre aux besoins de la population, et notamment aux besoins de sécurité des travailleurs (assurances privées, épargne organisée, etc.). Plutôt que d’empiler les réglementations et les charges, le Parti libertarien propose de dépénaliser le travail.

 

Les travailleurs n’ont pas besoin de ministres ou de politiciens étatistes pour vivre. Ils ne leurs servent à rien. Ils sont responsables de leurs difficultés. Ils prétendent les défendre mais vivent confortablement de leurs impôts et n’ont jamais connu le chômage, ni même la possibilité du chômage. Certains politiciens sont ministres depuis plus de 20 ans sans discontinuer. Les travailleurs ont besoin, comme tout le monde, de retrouver le chemin de la liberté. Nous pourrions, en quelques années, faire de la Belgique une zone de plein-emploi, un paradis fiscal et réglementaire, et un pays d’avenir à la fois pour les entreprises et les travailleurs. Il suffit de le vouloir, et d’oser.

 

 

[1] http://www.lecho.be/actualite/entreprises_matieres_premieres/50_millions_d_euros_pour_recaser_200_ouvriers_d_Arcelor.9483983-3044.art

[2] Source : Eurostat.